TRADUCTION | La lettre de Sam Heughan pour le Lyceum Theatre | Ses remerciements aux fans | La lettre écrite pour son Ecole de Théâtre

 

 

 

 

A l’occasion de son 40e anniversaire (le 30 avril 2020), Sam Heughan a reçu beaucoup de témoignages de la part des ses amis acteurs sur la série mais également de la part de ses fans du monde entier.

Il a publié un message sur Twitter pour remercier tout le monde et y a joint une lettre qu’il a écrite à l’Ecole de Théâtre d’Edimbourg qui a suscité sa vocation. La lettre de Sam Heughan pour le Lyceum Theatre est très poignante et révèle un autre de ses talents : l’écriture !

 

 

Et voilà une proposition de traduction de la lettre de Sam Heughan pour le Lyceum Theatre. Elle est très littéraire. Stylisée. Une belle écriture. Forcément la traduction en langue française perd un peu de son charme. Mais au moins, vous comprendrez ce que Sam a voulu exprimer !!!

 

Debout dans l’obscurité, le dos contre la brique , les mains le long de mon corps, les paumes contre le mur. Je suis réchauffé par le contact de la pierre qui retient la chaleur de mon corps. Je respire l’odeur de la peinture fraîche et je regarde la salle sombre.

Le silence.

Si tranquille – depuis la salle on peut entendre le “tic-tac, tic-tac, tic-tac” d’un puissant projecteur. L’électricité passe dans ses veines, balayant la scène de lumière. Le public retient son souffle, “écoutant” l’actrice, envoûté par sa douleur et sa tristesse. Le “bruit” d’un public qui “écoute” provoque un frisson dans mon corps, comme s’il était caressé par un amant silencieux. Alors tu tiens la salle dans tes bras. Je suis accro à ton étreinte. Je te veux dans ma vie pour toujours et je t’ai poursuivi depuis lors.

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois lorsque j’ai déménagé à Édimbourg à l’âge de 12 ans. Les avant-premières étaient gratuites, à condition que nous, le public, sachions que quelque chose pouvait et devait toujours mal se passer. Un metteur en scène passait la tête derrière le rideau où les lumières de la salle s’allumaient. Instant fugace .

À chaque nouvelle production, je faisais la queue et je recevais mon billet gratuit. La première production que j’ai vue au Lyceum était une adaptation de Merlin par Tom McGrath (j’adorerais refaire ça David, on s’en reparle ! ?) les acteurs en tenue militaire moderne, puissants, sombres et sexys, se battaient à côté de braseros en feu et de voitures incendiées.

La musique en direct nous transportait auprès des dieux. Je me suis penché sur mon siège et je me suis accroché à chaque mot, Arthur, espèce d’idiot !

Quelques années plus tard, j’ai rejoint le théâtre des jeunes du Lyceum, à côté, à quelques mètres de là, presque à portée de main. Si je ne pouvais pas être sur votre scène, au moins je serais près de toi.

J’en voulais plus et j’ai décidé de me consacrer à toi, en portant tes couleurs – un pantalon noir et une chemise violette (ou rose ?). Je suis devenu ouvreur et je me suis retrouvé à nouveau assis dans le noir, admirant mes acteurs et actrices préférés, répétant les répliques et les rythmes qui me tenaient toujours en leur pouvoir.

 Les matinées étaient une forme de voyage dans le temps, une évasion de la réalité, une journée passée avec toi, arrêtant le temps et fuyant la lumière du jour. C’était ici, à l’issue de mon service où je vendais des programmes et des glaces fondues, que je me faufilais à nouveau dans la chaleur rouge pelucheuse et que je te respirais. Derrière les loges, en partie voilées, cachées par la douce lumière, ta fresque aux veines dorées me faisait de l’œil. Seul dans l’espace, je me risquais à marcher jusqu’au bord de la scène et à regarder dans ta bouche noire. Près des dieux, la régie lumière (pas de Hamish), les histoires de la Grey Lady* qui hantait la deuxième balcon. J’aime tes coulisses, tes escaliers secrets et tes doubles portes. Tu as eu mon cœur à cet instant et je n’ai plus eu peur.

Des mois plus tard, notre relation s’était développée, je me suis retrouvé sur scène, à la même table que Macbeth (ce qui n’est pas à recommander !). Le fantôme de Banquo est apparu, le hantant pour la deuxième fois ce jour-là. Macbeth lança avec fureur le faux gobelet en argile dans les coulisses. Les seigneurs du dîner, dont moi-même, ont été stupéfaits et troublés par le comportement de MacB, tout en partageant secrètement une information sur le match de football en direct.

Membre du théâtre pour la jeunesse et aspirant à aller à l’école d’art dramatique, j’ai eu la chance d’être choisi comme “second couteau” dans plusieurs productions du Lycée. Macbeth, The Shaughraun et Three Sisters – c’est ici que je me tenais dans les coulisses tous les soirs et que je regardais Carolyn Devlin se préparer, et faire vibrer le public sans prononcer un mot. Lorsqu’elle sortait de la scène, masquée par l’obscurité, j’espérais qu’elle me regarderait. Reconnaissant en quelque sorte le sort qu’elle m’avait jeté. Électrique.

Je pense à toi maintenant, assis là, seul et tranquille. Je sais que tu attends. Pas uniquement moi, mais la foule et la masse des voix, les manteaux mouillés et les billets déchirés. La cloche de reprise retentit alors que le brouhaha des voix et le murmure s’estompent. La passion et la chaleur remplissent ton espace vide. Pour moi, tu le cœur d’Edimbourg, qui bat. J’ai hâte d’être à nouveau happé par ton obscurité, tandis que tu nous réconfortes dans ton étreinte.

*Grey Lady : il s’agit d’une référence à une légende. Le fantôme de Grey Lady hanterait certains théâtres d’Angleterre !

La lettre de Sam Heughan pour le Lyceum Theatre > Traduction : Maya J. | Relecture : Aurélie

 

 

Retrouvez aussi la traduction de l’article dans Cigars & Spirits : Sam se lance dans le whisky.

15 comments

  1. Son récit élégant, raffiné sonne comme un aveux à ses lecteurs, à ses fans – Sa plume libérée nous emporte au cœur de se qui fut “son premier amour” – Entre deux mots, lors d’une interview passée, il nous l’avait confié – J’étais certaine qu’il y reviendrait – Parce qu’il s’y est découvert et trouvé ; parce qu’il est vrai – Son propos m’émeut dès les premières lignes – Je le sens quelque peu fébrile dans sa narration – On devine une sensibilité presque envoutante au travers de sa chronique quant aux émotions éprouvées en foulant les couloirs, les balcons, les coulisses, les artistes de ce théâtre empreint à le révélé à une passion dévorante, à une raison de vivre, à de grands sentiments. Je ne m’étais pas trompée – Une fois le rideau d’Outlander tiré, Sam remontera sur les planches – Son besoin est palpable – Cet acteur talentueux n’a pas fini de nous surprendre – La preuve de son don pour l’écriture vient de nous être en partie délivrée – Je jurerais qu’un livre fasse déjà l’objet de ses projets avenirs. J’aurais aimé croiser son chemin. J’aurais adoré l’écouter…. Il est riche de connaissances mais suffisamment humble pour nous en délecter. En conclusion, son témoignage est magnifique, tout comme lui.

  2. Merci pour la traduction!
    SE sait abouter les mots comme il sait interpréter ceux des autres ! Ses matinées étaient un « voyage dans le temps »! écrit-il… qq années plus tard, Outlander voyait le jour… et son voyage en route ! Ses ‘bases’ théâtrales, cette passion palpable, font que d’épisodes en épisodes l’évolution de « JMMF » est si réaliste ! Les mots de D.Gabaldon sont vécus de l’intérieur ! Bravo au jeune quadra qui en plus de la tête sait allier .. ses jambes !!

  3. Nostalgique, sensible et passionné. Une belle personne décidément. Et même s’il n’est pas son personnage, ils partagent quand même de belles valeurs humaines!!

  4. Quel plaisir de lire ce texte ! Des mots qui jaillissent de la puissance des ses émotions, de cet amour pour le théâtre qui surgit du plus profond de lui pour l’irisé d’un enthousiasme sans limite mais si douloureux quand il ne peut pas l’exprimer ! . Le rôle dans Outlander a pu, enfin, assouvir ce besoin de transpiration émotionnel, si nécessaire et vital pour realiser ses rêves. J’avais lu qu’il pensait à s’essayer à l’écriture et je pense qu’il est doué. Rien que son enthousiasme pour la vie sera déjà une source inépuisable pour l’écriture. En le lisant, je faisais le rapprochement avec cette façon descriptive, si poignante et espressive, de Diana Gabaldon. Une comunication silencieuse mais persuasive dont il ignorait probablement le puvoir. Cet un acteur qui a su écouter sa passion de la façon la plus sincère pour l’offrir à tous ce qui aiment les beau du cinéma. De toute façon son charisme embelli tout ce qu’il fait et je suis heureuse qu’il aie eu la chance de pouvoir sublimer tout ce que lui etait acquis à ‘état brut’ pour lui permettre devenir la personne qu’il est aujourd’hui. Merci Aurélie pour ce moment d’emotion. La grandeur d’ame de gens ne me laisse jamais indifférente.

  5. Incroyable…. Comme dans la saison 5, Sam Heugan semble faire une introspection de sa vie… Très belle écriture… Je ne serais pas étonnée qu’il a profité de ce temps compliqué pour un projet de livre….

  6. C est vraiment très touchant.
    Le récit de la mélodie de la vie que nous avons tous en nous et qu il faut just écouter..Sam le fait ,le partage..
    Merci !!!

  7. Quelle belle plume…il retransmet ces émotions dans ses jeux d’acteurs..puissance,émotion…encore un côté que je ne connaissais pas de sa part…l écriture….merci de nous faire partager vos sentiments….portez vous bien…

  8. Tant de tendresse et d’amour révélés par le plus highlander des highlander… belle plume en effet. J’ai hâte d’en lire encore plus. Prenez soin de vous tous et toutes.

  9. Sam, vous ètes vraiment un homme incroyable ! beau comme un dieu,intelligent,d’une très grande sensibilité votre amour de la scène est incomensurable et je le partage totalement.Moi ce que je préfère c’est une salle encore vide quelques minutes avant la piéce,j’ai fréquenté la Comédie Française pendant plus de 50 ans,j’en ai 65 aujourd’hui, mon amour pour le théâtre est intact : les mots,les acteurs,les décors,les costumes.Je suis tombée amoureuse d’un acteur quand j’avais 18 ans,je lui ai écrit une lettre au théâtre et il m’a répondu!!!!!!!!!!! il était mon Dom Juan,mon Tartuffe,mon soliony,mon Trissotin.Nous avons corrrespondu un certain temps.LE BONHEUR !!
    ui

  10. je viens de découvrir cette lettre de Sam, je suis complètement sous le charme de son écriture et je suis sure que son avenir en temps qu’écrivain est tout tracé.
    j’espère qu’il va continuer à nous charmer. Je l’adore dans tout ce qu’il fait.
    merci Aurélie pour la traduction.

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