TRADUCTION – Saison 5 – Article | Comment Outlander m’a fait supporter le confinement

 

 

Article paru sur le site vogue.com, publié le 4 mai 2020, écrit par Alexandra Macon

Traduction en Français proposée par Maya J.

Je pense beaucoup à Outlander, et l’isolement qui va de pair avec la vie en pleine période COVID-19 n’a fait qu’accroître mon obsession. Avec toutes les actions qui prennent place lors de la saison 5 du drame historique de STARZ, je me suis mise à me pencher sur les activités plus modestes de la série : la couture, l’agriculture, la cuisine, la blanchisserie, le raccommodage et la teinture à l’indigo – le précurseur de la teinture de cravate au XVIIIe siècle – ainsi que sur le mariage solide au cœur de cette histoire, et le courage de ces femmes. Si bien que lorsque j’ai téléphoné à Caitriona Balfe, l’actrice irlandaise qui joue le rôle de Claire Fraser, je lui ai demandé si elle avait réfléchi aux similitudes entre les Carolines des années 1770 et le confinement.

“J’ai mon propre petit jardin d’herbes aromatiques”, dit-elle en riant, au téléphone, depuis sa maison en Écosse. « Je m’intéressais un peu à cet aspect des choses mais après avoir parlé avec tous les herboristes et homéopathes que nous employons dans la série, j’ai beaucoup appris. J’aurais aimé avoir les talents de Claire pour faire du pain au levain [en quarantaine] parce que tout ce que j’ai fait, je l’ai jeté à la poubelle ».

Mis à part ses mésaventures dans la cuisine, C. Balfe incarne parfaitement le personnage de Claire Randall Fraser ; elle est en grande partie ce qui m’a attiré dans la romance de Starz dans “Sassenach”, le premier épisode de ce drame épique qui s’étend maintenant sur cinq saisons. La série donne vie au monde complexe que Diana Gabaldon a créé dans ses huit livres. C’est une grande histoire d’amour qui se concentre sur Claire, une infirmière de guerre britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, devenue chirurgien qui se retrouve mystérieusement transportée de 1945 à 1743, ainsi que sur le Higlander écossais Jamie Fraser (Sam Heughan), l’homme dont elle tombe follement amoureuse et qu’elle finit par épouser.

Dans son isolement, l’histoire de cette famille du 18ème siècle semble encore plus actuelle, et pas seulement parce que mes cheveux deviennent gris, comme ceux de Claire tout au long de la série, et que ma famille est presque aussi isolée que les Fraser (encore plus avec l’enfer de l’école à la maison).

Au début de la saison 5, la liste les atrocités que les Fraser ont endurées est longue, et leur saga sur plusieurs décennies les a menés de l’Écosse du XVIIIe siècle à la Caroline du Nord des années 1770, juste avant le début de la Révolution Américaine.

Leur fille Brianna (Sophie Skelton) les a rejoints à Fraser’s Ridge, en Caroline du Nord, où ils se sont installés dans l’arrière-pays. Après avoir voyagé depuis les années 60 pour les avertir d’une rubrique nécrologique qui annonçait leur mort, elle a découvert que c’était la première fois que tous les membres de sa famille vivaient ensemble au même endroit et au même siècle.

L’une des grandes forces de la série est Claire, le personnage principal, intelligente et déterminée. La façon dont elle et Jamie communiquent, que ce soit dans la chambre à coucher (leur relation est célèbre pour être torride) ou sur un champ de bataille déchiré par la guerre, est passionnée, mais aussi pleine d’attention et de respect.

“Ce sont deux personnes qui ont trouvé leur âme sœur, mais cela dépasse le temps et la Physique”, dit Balfe. C’est une grande histoire d’amour métaphysique. C’est tellement bien pensé. Ils se soutiennent mutuellement et font de l’autre une meilleure personne. Ils ne sont pas parfaits, et ils ne sont pas sans faille – quand nous regardons les histoires d’amour irrationnelles, nous avons tendance à éliminer les défauts… [mais les défauts ici] donnent une impression plus tangible”.

Cet équilibre complémentaire, et la force des femmes dans cette série, c’est ce à quoi je continue de réfléchir. [Mon mari fait la cuisine, je fais le ménage. Cinquante jours de quarantaine, nous sommes reconnaissants de continuer à nous aimer. Quant au travail à la maison, à l’éducation de nos deux enfants, et à la gestion de tout ce qui se passe entre ces deux tâches ? Ce n’est pas joli – il y a des bons et des mauvais jours, des hauts et des bas], et beaucoup de sautes d’humeur qui me font penser souvent à Jamie et Claire, à ce qu’était la vie à Fraser’s Ridge à l’époque, et à tous les parallèles qui existent entre cette saison et ce qui se passe dans le monde en ce moment.

Dans l’épisode “Better Marry Than Burn,” le scénario semble reproduire un fléau quasi biblique dans la vie de Roger et Bree :  les sauterelles à Fraser’s Ridge ;

l’épisode a été diffusé au moment où des essaims de sauterelles s’abattaient sur l’Afrique de l’Est dans la vraie vie.

L’épisode  commence avec un homme qui met un masque sur son visage pendant qu’on poudre sa perruque  – juste un petit extrait vu à la fin du générique de début. Plus tard, le Gouverneur parle de la récente législation empêchant dix hommes ou plus de se réunir, mise en œuvre dans le but de prévenir un soulèvement – un autre rappel qu’en ce moment, les obligations de distanciation sociale nous séparent les uns des autres.

“J’ai l’impression que Outlander présente toujours des coïncidences vraiment bizarres”, dit S. Skelton, qui joue le rôle de Brianna, lors d’un appel de Londres, où elle s’isole. “Rien que le fait que Tobias (Menzies), Richard (Rankin), Graham (McTavish) et moi-même ayons tous la même date d’anniversaire, et beaucoup d’entre nous ont le même deuxième prénom. »

« Il y a beaucoup de curieuses coïncidences. Je regardais les nouvelles sur les criquets, et tout à coup, le monde entier porte des masques. Je pense que c’est une chose qui contribue souvent à la richesse de Outlander… ces étranges et mystiques coïncidences. »

Balfe est d’accord.

Ce sont des choses étranges, et peut-être que c’est juste parce que nous recherchons des thèmes similaires dans les choses que nous regardons et que nous essayons de trouver une sorte de compréhension par le biais du récit”, dit-elle. ” De génération en génération, les contes nous ont toujours donné un cadre pour comprendre ce que nous vivons à tout moment, et c’est pourquoi je pense que nous trouvons tous du réconfort dans la télévision ou le cinéma, car je pense que les contes ont une vertu très thérapeutique “.

 

Cela me semble vrai. Avec son action captivante et ses personnages qui, à ce stade, ont l’impression d’être une famille qui traverse tout ce que représente la création d’un foyer dans le nouveau monde, c’est devenu mon plus grand réconfort après une longue journée très occupée mais solitaire qu’est le confinement.

Oui, c’est un divertissement, mais voir les Fraser, avec qui j’ai passé tellement de temps au fil des ans, aborder les hauts et les bas, et les difficultés, de la vie au Ridge est aussi un rappel utile de ce à quoi ressemble notre propre vie en ce moment.

Alexandra Macon

 

 


 

One comment

  1. C’est une fiction, certe, mais tellement riche et bien réalisée qu’on y croît. On s’y accroche, par son réalisme, transportés sans retenue aucune. Il ne s’agit pas d’une histoire à l’eau de rose ,vite bâclée, pour satisfaire l’adolescente en quête de rêve. La réalité de la vie au XVIII ème siecle, avec ses batailles qui le definissent et les hommes qui ont laissé les traces dans le temps, sont sources riches d’histoire ; elle y est superbement décrite au plus naturel, se tranformant en un livre ouvert pour tout passionné. Combien de personnes connaissaient l’histoire de l’Ecosse, entre autre, avant Outlander ? Quant on ne peut pretendre tout connaître, ce genre de series offrent bien plus que du cinema. Ce fût grande prétention illustrer les livres de Diana Gabaldon, si riches, colorés, puissants d’enfhatisme et connaissances, mais les réalisateurs ont relevé le défi haut la main et sont parvenus à en faire quelque chose hors du commun. Il y a d’autres series, bien sur,(pas beaucoup) qui sont superbes, mais Outlander forge une spontanéité captivante rare qui envoûte les téléspectateur. Elle se tresse avec un’ histoire d’amour differente de toutes les autres, tellement vraie et puissante, que toute réalité s’y identifie. Elle jongle avec fine intelligence et revers psicologiques avec grande dextérité. Les valeurs que l’homme ne devrait jamais écarter de sa vie et cultiver pour s’identifier en tant que tel, y sont illustrés de facon chevaleresque, certe, mais ils en laissent la trace sur tous ceux qui sont capables de les apprécier. Et l’addiction de tant de fans pour la série, est aussi une réalité et elle ne s’offre pas à tout le monde !

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