TRADUCTION | Saison 5 | Article | Dans Outlander, Lauren Lyle (Marsali) est l’arme secrète de la série (littéralement)

 

 

Elle a trouvé sa place et ses aspirations, et le Ridge ne pourrait pas fonctionner sans elle.

Article paru sur le site elle.com, publié le 18 mai 2020, écrit par JULIE KOSIN

Traduction en Français proposée par Aurélie

 

Outlander a proposé énormément de choses pour sa 5e saison ! Mariages ! bébés ! tentative de meurtre ! meurtre réel ! criquets ! Mais à travers tout cela, un personnage est apparu comme le véritable héros de la saison :  Lauren Lyle dans le rôle de Marsali Fraser.

De sa formation d’apprentie auprès de sa belle-mère Claire Fraser aux conseils avisés distillés aux personnes abîmées de sa famille, Marsali – curieuse, vive d’esprit et perpétuellement enceinte – s’est transformée en l’un des personnages les plus intéressants de la série. Et Lyle s’amuse beaucoup à l’interpréter.

La fin de la saison le montre clairement. Marsali est devenue farouchement protectrice de la belle-mère qu’elle détestait autrefois. Après la capture de Lionel Brown (Ned Dennehy) suite à une attaque brutale contre Claire, Marsali décide de l’achever elle-même lorsque Claire refuse de se venger. Elle remplit une seringue de poison et promet d’envoyer Brown en enfer pour la douleur qu’il a infligée à sa famille. “C’était un moment incroyable, de prise de responsabilité et de guérison pour terminer la saison“, dit Lyle.

Alors que le confinement est toujours d’actualité (“j’ai l’impression de manger et de boire tout le temps“, plaisante-t-elle), Lyle attend toujours de connaître la date de début du tournage de la sixième saison. “Il y a un peu de mouvement ici et là, mais tout est en suspens à cause de ce que nous vivons dans le monde actuellement”, dit-elle.

Au lieu de cela, Lyle travaille dur sur son nouveau podcast, “She’s a Rec“, une série d’interviews dans laquelle l’actrice de 26 ans interroge “les femmes les plus cool de notre époque” (pensez à Ellie Roswell du groupe de rock Wolf Alice et à Chinenye Ezeudu et Seraphina Beh dans Sex Education) sur le livre, le film et l’album qui ont façonné leur vision du monde. Seule contrainte : chaque oeuvre doit être créée par une femme. “Habituellement, vous avez une émission de radio où les gens parlent de la musique qu’ils aiment ou un podcast où ils parlent des grands moments de la vie, mais [c’est] une sorte de mariage des deux, et c’est une façon vraiment cool d’apprendre à connaître quelqu’un“, dit-elle.

Ci-dessous, Lyle retrace le parcours de Marsali dans la saison 5, évoque cette séquence des années 60 pour la finale et le port permanent d’une prothèse de femme enceinte sur le plateau !

 

Comment avez-vous réagi au meurtre de Lionel par Marsali ?

Il semblait qu’à chaque épisode, les scénaristes disaient : “Donnons-lui plus – quelque chose d’encore plus bizarre et plus délirant“. Il y a une scène où j’avoue à Bree que j’ai tué mon père. Je l’ai lue et je me suis dit : “Ok, je peux imaginer que ce soit arrivé.” Et puis vous lisez entre les lignes et vous découvrez une psychologie inversée. Mais [avec le final], j’ai presque eu l’impression que les auteurs en parlaient beaucoup, du genre : “Ce serait cool si elle le faisait vraiment !”

 

Comment la personnalité de Marsali s’est-elle développée ? Avez-vous eu des conversations avec les producteurs sur la façon d’apporter plus de vous-même au personnage ?

On m’a beaucoup poussé à plaisanter cette saison et j’ai eu beaucoup de matériel très intéressant pour le faire. J’ai toujours pensé qu’elle avait un sens de l’humour et je viens d’une famille très drôle et très caustique. Je suis la plus jeune et la seule fille, donc mon esprit m’a toujours beaucoup servi.

Et travailler avec des gens comme Cait et Sam (nous nous soucions tous vraiment les uns des autres), ce n’est pas comme si vous deviez y travailler trop dur. Claire et Marsali ont eu un parcours où elles se sont détestées dès leur première rencontre et se sont aimées, et Cait et moi, on s’amuse beaucoup à se traiter d’emmerdeuses. Mais en fait, nous sommes vraiment de bonnes amies. L’alchimie, ça marche !

 

Avez-vous un jour préféré sur le plateau cette saison ?

Faire la scène d’autopsie avec Cait était hilarant. Elle a dû apprendre beaucoup de dialogues et je n’ai pas cessé de la faire rire. Cette scène est passée de très drôle à très sérieuse, alors nous étions assez survoltées ce jour-là. Et c’était vraiment spécial parce que c’était le premier moment de tout ce qui commence pour Marsali : elle s’est vu offrir ce travail et ce monde qui ne seraient jamais offerts à une femme de son statut à ce moment-là – quelque chose où elle est censée penser et apprendre, une activité qualifiée qui ne se résume pas à faire le ménage et la découpe de viande, comme on vous le demanderait. Je me souviens d’avoir été très excitée par ce qui l’attendait ce jour-là – tout démarre pour elle dans cette scène et ce nouveau chapitre était vraiment spécial. J’ai appris à faire des points de suture comme un vrai chirurgien. Le département artistique m’a donné un gros morceau de cuir épais [avec] une éponge en dessous et une aiguille et je me suis exercer dans des chambres d’hôtel pour apprendre à coudre. Et c’est pour une scène de 32 secondes. Mais nous voulions que tout cela fasse vraiment réel.

 

Les vidéos des asticots dans l’épisode 9 étaient dégoûtantes.

Les asticots étaient horribles. Je me souviens qu’on m’a dit que c’était moi qui devais les tenir, et ils m’ont demandé si je pouvais utiliser ce bol. C’était un bol très peu profond et je me disais : “Ils vont tous sortir en rampant ! Ce n’est pas cool !” Puis ils m’ont donné un autre bol, mais les asticots n’avaient pas été lavés. Ils m’ont dit : “Oh oui, on n’avait pas pensé à faire ça.” Je me disais : “Ça vient d’un animal mort !” Et je ne pense pas que Sophie le prenait si bien. [Rires] En fait, ils sont devenus des amis très proches parce que j’ai dû passer toute la journée avec eux.

 

Parlez-moi de Marsali dans les années 60 pour la séquence de rêve de Claire.

C’était un rêve de recevoir ce scénario. Matt est venu nous voir, nous avons discuté et il nous a dit : “Nous pensons faire cette séquence dans les années 60 où vous allez tous faire un bond dans le temps. Et j’ai dit : “Vous vous moquez de moi ? Je vais enlever le corset ? Et je peux me maquiller ? Et je peux me faire teindre les cheveux ?” J’aime beaucoup la mode et j’adore porter des vêtements vintage , donc les essayages étaient vraiment spéciaux – nous avions 20 ou 30 tenues parmi lesquelles choisir, des Prada vintage et d’autres choses comme ça. Jamie [Payne], le réalisateur, voulait vraiment montrer la personnalité de Marsali à travers ses vêtements parce qu’on ne voit pas ça dans les années 1700, donc nous avons choisi la mini robe jaune vif et les bottes blanches jusqu’aux genoux que je voulais absolument ramener chez moi.

Et c’est tellement libérateur ! Marsali est tellement limitée dans les années 1700 : elle a tout le temps un ventre de femme enceinte et plusieurs couches de vêtements – c’est une époque et un lieu plus sombres, donc c’était génial de pouvoir être dans une telle luminosité. Mais c’est aussi très perturbant – du fait de l’horrible contradiction avec laquelle nous jouons. Je pense que plus nous étions lumineux, plus cela semblait sombre parce que ça accentuait le contraste avec ce qui se passe.

 

 

A quoi ressemblait le plateau ce jour-là ?

Nous étions tous en ébullition tout le temps parce que nous étions dans cette énorme maison des années 70 [et] tout le monde était ensemble, bien que ce soit évidemment empreint de sombres connotations. Mais c’était une joie de travailler ensemble et de jouer quelque chose de complètement différent que nous ne pourrons plus jamais faire. Et Cait a fait un travail extraordinaire. Ils ont joué beaucoup de choses intenses, alors nous avons réussi à trouver un équilibre entre le fait de les soutenir et celui de s’éloigner quand c’était nécessaire. Et il s’est passé quelque chose de vraiment triste : J’avais mon appareil photo argentique, un Canon A-1, et je me promenais en prenant des photos de tout le monde et je me suis dit : “Oh mon Dieu, je vais gagner des prix pour la qualité de ces photos. Et puis toute la pellicule a brûlé et rien n’est sorti. Je me suis dit : “Je vais devoir essayer de garder tous ces souvenirs dans ma mémoire, dans un coin de ma tête !

 

Est-ce que vous en avez assez de porter le ventre de femme enceinte ? Est-ce que vous le portez toute la journée ?

Honnêtement, oui. Cette année a été une joie absolue d’avoir tant à faire, [mais] c’était aussi la plus difficile physiquement. Le seul bon moment a été le ventre des neuf mois, car je n’avais pas le corset qui m’entravait. Avec tous les autres (ventres), je devais encore porter le corset. Mais même dans ce cas, on ne peut pas s’asseoir parce qu’il est trop grand. Sophie et Cait ont souvent l’occasion de ne pas porter le corset parce qu’elles viennent du futur – dès qu’elles le peuvent, elles font en sorte de s’en passer pour être aussi à l’aise que possible. Alors que Marsali est une femme de cette époque et n’envisagerait jamais cela. Elle ne connaît pas d’autre moyen. Et, en réalité, vous suscitez la sympathie de gens comme lorsque vous êtes enceinte ; [ils] vous offrent de l’eau ou viennent vérifier que vous allez bien ou vous aident à vous lever. Et certaines personnes ont trouvé ça drôle de donner des coups de poing dedans et je n’ai pas trouvé ça drôle du tout – “Les gars, c’est toujours mon corps. Mon ventre est toujours là-dessous.” Et vous vous retrouvez à le caresser comme s’il y avait un bébé dedans.

Il y a une scène qui s’ouvre avec Cait et moi sur la table d’examen. Elle examine Marsali en fin de grossesse et je l’appelle ma mère pour la première fois. Et notre réalisatrice Annie [Griffin] est entrée et s’est exclamé : “Wow, Lauren, Marsali a l’air d’être à sa place ici. Les autres ont quelque chose de moderne“. J’aime qu’il y ait une différence entre elle et moi. Elle marche différemment, elle vit différemment, elle a l’air si différente de ce à quoi je voudrais ressembler. C’est une femme de la terre, à l’état brut et elle a cet énorme ventre et elle s’en accommode.

 

Je sais que Sophie et Caitriona se sont battues pour plus d’amitiés féminines dans la série. Pouvez-vous nous parler du développement de la relation entre Marsali et Bree ?

Sophie et moi n’avions jamais vraiment travaillé ensemble. On ne se voyait que lors de conférences de presse et on se disait qu’on n’avait pas l’occasion de faire des choses ensemble, que ça nous manquait vraiment. Elles sont censées être sœurs, [mais] de quelle manière ? Nous en avons parlé toutes les trois et nous avons dit : “Ce serait vraiment cool si nous pouvions être proches et former une unité. Elles ne se connaissent pas si bien que ça mais c’est normal, c’est naturel. Elles vont apprendre à se connaître et à se soutenir les unes les autres”. Marsali est probablement un peu plus jeune que Bree, mais dans [la scène] où elle pense que Jemmy a été enlevé par Bonnet et que nous avons cette conversation dans la cuisine autour d’un whisky – c’est un moment où deux époques très différentes se rencontrent. Quelqu’un de plus jeune que Bree a plus d’enfants et plus d’expérience dans ce monde et est capable de la réconforter et de la convaincre que tout va bien se passer. Vous pourriez percevoir Bree comme la plus intelligente parce qu’elle est éduquée et vient d’une époque plus développée, mais en fait, [Marsali] tire ses leçons à partir d’autre chose. C’est l’imprévisible qui les réunit. Je suis fière que nous ayons pris cette direction.

De plus, il n’y a pas beaucoup de femmes dans Outlander. Il subsiste encore le souvenir de Laoghaire essayant de brûler Claire en tant que sorcière, et j’aime les moments où vous en avez un rappel. Dans la scène de l’autopsie, pendant une minute, je suis convaincue que ma mère avait raison et que Claire est une sorcière. J’aime tous ces [retours] que nous faisons encore, mais j’aime aussi son grand épanouissement – elle a ses loyautés et son héritage, mais elle est capable de grandir et de faire ses propres choix et de devenir la femme qu’elle aimerait être.

 

7 comments

  1. Merci Aurélie pour cet article tout intentionné à combler le vide qu’on ressent pour le moment. Marsali est un beau personnage. Il est à espérer que dans la prochaine saison il pourra se développer d’ avantage. La complicité avec Claire et Brianna s’est bien étoffée. Qui sais, un jour ou l’autre quelqu’un trouvera comment la convaicre de ne pas faire un bébé chaque année…. car le problème est qu’on s’y perdra avec tous ces nouveaux noms! Et Sam et Caith adorent tourner avec les enfants….. ! D’habitude quelques rares informations sur la nouvelle saison, auraient pu déjà nous parvenir, mais cette année le silence sera encore plus long! Je me languis de Fraiser’s Ridge et des ses habitants. Je regarde en boucle les épisodes appréciant autant que la première fois et ce dernier ….terrible ! Il te laisse un sillage d’émotions…….. J’espère de tout mon coeur qu’ils ne changeront rien pour la saison 6. Ce serait pour moi une grave erreur. On a retrouvé l’envoutement qui sublime la série et les acteurs et cette histoire qui se développe tout au long de pas mal d’années, grandi avec les personnages pour nous étonner encore. J’aimerais connaitre les échos que cette saison à suscité en Amerique. Il sont bien plus sévères que nous Européens,il me semble. Si tu as des nouvelles, on te lira avec grand plaisir, of course ! J’espère aussi que tous les fans de la série pourront aider à la faire reconnaître come une des plus poignante et bien réalisée de ces dernières années. Sans parler des musiques…..elles ont l’etoffe des plus grands compositeurs pour le cinema ! Le plasir de l’ écouter est indissociable à toute addiction à Outlander.

  2. J’adore le personnage de Marsali…. Ils la font évoluer dans le bon sens…. Elle a pris de l’amplitude durant la saison 5 et c’est très bien…. Dommage que Fergus n’est pas aussi une place plus grande… Ça sera peut être pour la saison prochaine.
    Très bonne actrice avec un sens de l’humour que j’aime dans la scène du mariage de Brianna…. Elle peut être rigolote comme très sérieuse… La scène où elle découvre ce qu’est Claire (autopsie) et celle avec Jaimie en fin de saison (suite au meurtre de Brow) nous montrent un jeu excellent de l’actrice….. On vit à travers son expression et sa gestuelle ses craintes et et ressentis… 😂😁😉 J’adore aussi la relation Marsali/Brianna/Claire…. J’espère qu’ils vont continuer dans ce sens dans la saison 6 car c’est une belle relation…. Mais il va falloir être patiente pour le savoir 😅🤣😂😁😍

  3. Merci Aurélie pour cet article qui met en avant le personnage de Marsali. Je suis d’accord avec Anna, son évolution au cours des saisons est vraiment intéressant. Elle est capable d’observer, d’analyser et de changer d’avis sur Claire. Sa curiosité et son courage lui permette de s’adapter presque comme une femme du 20ème siècle à l’inverse de Bree qui elle doit trouver sa place au 18ème siècle. De plus Lauren, actrice très pétillante je trouve est vraiment parfaite dans ce rôle. Très belle Et forte saison pour elle et tous les autres acteurs je trouve. Vivement la saison 6 !!!

  4. Je suis tout à fait d’accord avec vous,Marsali est effectivement devenue, au fil des saisons et des épisodes, un personnage incontournable, et offre un formidable et très enrichissant contre contrepoint à celui de Bree. Heureuse d’ailleurs que la production ait choisi de faire évoluer les relations entre elles . Lauren est une actrice aux multiples talents, capable de nous faire rire ou pleurer sans forcer son jeu…les deux scènes du dernier épisode ont vraiment mis en lumière toute l’étendue de son talent … j’attends également que Fergus prenne davantage de poids dans la série…et même sentiment de vide après cette semaine sans épisode et sans analyse d’Aurelie. Merci pour cette traduction ! Portez-vous bien.😉

  5. Dès ses premières apparitions au cœur de cette série, je me suis attachée au personnage de Marsali. Ce lien profondément ressenti à l’égard de son beau-père Jamie, son amour, son dévouement déjà puissant pour Fergus, sa personnalité incroyablement pétillante, affirmée, son aversion à l’égard de Claire… Tous ces sentiments confondus sont magistralement bien interprétés devant l’objectif par Lyle – Sa spontanéité, sa joie de vivre, son intérêt pour tout ce(ux) qui l’entoure(nt) sont bien loin de n’être qu’un simple jeu . Je la crois foncièrement dotée de beaucoup d’empathie, de sincérité. Que son rôle ait pu se développer lors de cette dernière saison est hautement apprécié car elle méritait cela (tout comme son partenaire d’ailleurs) – J’ai profondément adoré que ses émotions, ses valeurs, son engagement, son dévouement, sa curiosité soient portés à l’écran. Ses liens d’affection sont si purs, si passionnés envers toute sa famille : petit Ian, Jamie, Claire, Bree, Murtagh…- Seul, Fergus a été quelque peu oublié cette année et je le regrette profondément car César nous a prouvé qu’il avait amplement sa place au sein de Fraser’s Ridge. Sincère remerciement à toi, bien chère Aurélie, pour la longue traduction de cet article rempli de petites précisions hautement appréciées par la fan que je suis. Cette 5ème saison n’a cessé de me surprendre en bien du début à la fin… Je ne cesse de me repasser ces épisodes avec toujours autant d’appétit, de bonheur. Toutes cette incroyable famille va péniblement me manquer durant l’année qui s’écoule et une bonne partie de celle qui suivra…. Heureusement que tu es là, présente, passionnée, généreuse, fidèle, au poste pour nous rassasier tous les jours un peu plus sur nos acteurs et les périples d’Outlander.

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