Outlander saison 6 | Autour de l’épisode 6 | Si tu n’étais plus là

Le sermon de Roger..le bébé qui meurt dans les bras de Malva..”Les choses faibles du monde confondront les fortes “…”N’importe quel serpent qui franchit notre seuil, perdra la tête avant d’atteindre l’escalier”… combien de métaphores dans cet épisode qui en éclairent le terrible enjeu, avec la détermination sous-jacente de vouloir y faire face..et le renouveau constant des tout aléas, qu’à tout moment peut se révéler subversif !
Mais quel message d’ amour aussi qui nous est offert par cette force prodigieuse qui se portera en bataille silencieuse face à l’inconcevable!!
Un bel épisode que celui-ci, très riche en émotions portées par les tensions et les moments de tendresse, de beaux moments d’humour discret bien réjouissants, qui s’expriment en contrepoids à l’accablant du pénible récit de ce moment tourmenté de notre famille adorée.
Le rêve prémonitoire de Claire ( plutôt horrifiant pour moi qui ne sais pas voir un serpent même pas en photo…🙈) en calque la gravité, il se charge de nous entraîner d’avantage dans cette atmosphère inquiétante et oppressante qui se pose en bâche occultante à Fraser’s Ridge.
L’orage qui se prépare avec le tonnerre qui gronde en menace imminente… le serpent qui se glissera dans la maison, silencieux, rebutant et redoutable qu’ attaquera par surprise.. son cœur qu’elle se voit extirpé de son corps sans lequel elle sait qu’elle ne pourrait pas vivre car il porte son amour pour Jamie..c’est toute l’ imagerie des délires du à la fièvre dans un état de mort imminente qui se veulent expressifs de la gravité de son état, mais aussi de la force de l’esprit dans le subconscient qui se fait entendre quand notre corps ne répond plus!!

Encore un épisode fidèle à l’écriture de Diana, beaucoup de rappels à d’autres saisons qui nous amènent au temps qui passe et des répliques qui reviennent en liaison directe, appuyées par celles des musiques qui nous sont si chères.

C’est l’épisode de Claire et de Malva, dans un’ histoire intelligemment ficelée par Diana qui s’ épanche dans une extraordinaire lucidité introspective sur la perversion narcissique de cette dernière.
Ce pauvre Jamie est victime de son aura de lieder, convoité par sa différence attractive et excitante qui tourne à l’obsession dans l’esprit malade de souffrance de cette jeune femme déjà anéantie par la vie.
L’ incroyable qui s’ étoffe du doute, se révélant presque escompté par une vérité qu’on ne peut prouver.. les regards habités par l’incompréhension et la colère qui accablent Jamie et Claire par l’impuissance de toute action restauratrice.
Et cette gifle ne pouvait que couler de source, elle était incontournable et bien mûrie, comme celle pour Laoghaire.
Je l’ai vraiment “goûté” avec grand plaisir…😁!!! Claire toujours bien fidèle à elle même et ça, moi j’adore !
Les réactions de Jamie m’ont semblé moins emphatiques, il était plutôt dans une réserve presque respectueuse, une sourde colère contenue qui le desservait d’un contrôle mûri s’écoulant de la maîtrise.
Elles se portaient dans la retenue peut-être aussi en expression d’une surprise abasourdissante qui avait écarté toute rationalité par sont impacte foudroyant, mais j’ai eu la nette l’impression que dans ce bureau, en tant que leader, personne semblait vraiment le craindre !!!
Dans cette superbe scène à l’écurie qui est habilement bien amenée, je ne le trouvais pas trop affecté non plus. Il s’affichait délibérément en homme assuré de son innocence avec le seul but de rassurer Claire. C’était certes, dans toute logique ..mais tout de même..bon sang, de telles accusations avaient de quoi faire rebondir même un mort!!! 😡
Et là, Claire était dans un’ expression mieux adaptée pour moi.
On nous plonge dans un dialogue sincère qu’ était le seul moyen de se soutenir l’un l’autre face à l’inattendu. La confiance réciproque qu’ils se portent, dans la force de l’honnête et la fidélité de leur amour est leur seule arme pour toute lutte face au danger sournois de l’incertitude.
L’ inébranlable sentiment qu’est leur amour s’enrichit, une fois de plus, de sa puissance expressive pour se sceller encore et toujours dans la continuité.
J’ai adoré quand Claire le rassure en lui disant qu’elle sait qu’il n’aurait jamais abandonné un enfant de son sang…un moment qui te prend aux tripes, connaissant l’importance viscérale de la paternité qui habite Jamie et qui les rapproche dans cette complicité exhaustive qui les anime. Et ce qui ne gâche rien, on se complaît de la vocalité de Claire quand elle demande qui est Mary McNab..avec ce rusé à peine perceptible pour te faire sourire !!!
Un peu étonnée de cet aveu qui me paraissait, par évidence, jeter de l’essence sur le feu, mais qu’était délibéré dans le processus de confiance et crédibilité par lequel Jamie essayait de convaincre Claire. La même intelligence habitée d’une acuité extraordinaire pour percer l’ abcès qu’il a utilisé avec Brianna pour la convaincre de ne pas se sentir coupable du viol subi. Il allume le feu pour que l’autre puisse se réjouir de savoir l’éteindre pour ne pas se brûler !!
Sagacité interprétative de la psychologie humaine que j’adore !!

Tout aussi fortes sont les déclarations que Claire fait à Malva quand elle lui dit qu’après tout ce que tous les deux ont vécu ensemble, elle ne parviendra pas à les séparer..!!
Avec cette tentative de raisonner Malva, je crois que le début d’un sentiment de culpabilité se révèle chez cette jeune femme totalment désemparée par son regard, ce qui rehausse une fois de plus, la force de la souffrance de Claire au nom d’un amour puissant et indéfectible pour Jamie, que Malva ressent de tout son poids et qui aurait pu la raisonner si son frère n’était pas intervenu.
Ce qui nous prépare peut-être aussi au dénouement de l’histoire à venir, avec la suspicion que nous la verrons encore en flash-back !

Notre Claire qui laisse Adso en remplaçant dans son lit, m’a fait sourire par les intentions déjouées, et avec son chapeau à la Calamity Jane, qui lui confère un air pour le moins insolite, presque un défi camouflé au dynamisme combatif appauvri par la maladie, elle se détermine assurée avec son “i am doctor” comme dans l’inoubliable épisode de la saison 3.
On l’a heureusement gratifié d’une coupe à la garçon qui lui change le visage, mais qui lui va bien, et toute cette scène avec TC est un vrai régal..j’ai éclaté de rire…de plus, les traits d’un homme qui adoucissent le regard qu’on lui porte, qui la raccompagne au bras comme un gentlemen…des signes prémonitoires d’un autre chemin qui se dessine, farouche, mais assuré…à suivre!

Par contre, ce dialogue dans la cuisine avec Malva, je n’ai pas trop aimé. Le désarroi face à la gravité de l’état de santé de Claire est presque inexistant, il n’est en rien illustratif de ses angoisses si bien décrites dans le livre qui le définissent au mieux par des réactions spontanées et souffertes, tenaillées à la peur de la perdre.
On nous parle de façon intentionnelle de serpent et de morsures, la relation avec le poison est évidente,( et les symptômes de Claire et Tom nous amènent au plan machiavélique de Malva pour les éliminer définitivement tous deux de sa vie), le but étant sans aucun doute de nous étaler des indices autour de la symbolique du serpent de l’épisode pour mieux comprendre la suite, en portant en plus un clin d’œil au passage du livre s’adaptant au sujet.
Mais cet air complice de Jamie se portait incohérent pour moi dans une telle situation. Et avec le “mielleux” de Malva si évident, on est aussi confronté à une naïveté qui n’est certainement pas la sienne et qui ne dessert pas le personnage, une fois de plus!!!
J’ajouterai, suite à ton décryptage de hier soir, que ce thé que Malva a offert à Jamie, en plus d’être un détail que par sa thématique trouvait sa place, ( comme le regard de Jamie à l’escalier qu’il s’apprêtait à gravir avec Claire dans ses bras en rappel à sa propre lutte dans la saison précédente), se voulait pour moi une manipulation supplémentaire et préméditée de sa part pour se “copier” à Claire. Son but était de se porter dans les grâces de Jamie dans son plan pour la remplacer déjà pris pour une réalité.

Tous moments entre Jamie et Claire en tête à tête sont rempli de tendresse et de souvenirs, des liens qui se portent en force de leurs sentiments, exprimés par le cœur avec douceur, respectueux, silencieux de toute autres démonstrations exubérantes, mais effigies de leur amour qui se renforce et s’ épanouit encore et toujours, préservé en vraie richesse.
On est dans un’ approche réfléchie qui nous éloigne de toutes les autres saisons pour franchir le cap de la maturité. Incontournable par les contraintes sans nul doute, il se défini par sa différence et marque cette nouvelle saison par des nouveaux traits.

Très beau moment aussi que celui avec Brianna quand elle annonce sa grossesse à Claire, sa renaissance rejouissive en parallèle à celle de Brianna pour son bébé à venir, un échange rempli d’émotions que la musique appuie pour me porter les larmes aux yeux, ponctuée par cette phrase qu’on connaît que trop bien, toujours poignante d’amour.

On nous présente dans cet épisode des couleurs très sombres dans tout intérieur, même la chambre de Claire est méconnaissable, des draps aussi de couleur insolite qui alourdissent le regard, et en plus, j’étais très mal à l’aise pour elle, fiévreuse et tremblante dans certaines scènes, sans la moindre couverture sur elle..!!!
Peu de lumière partout comme dans l’esprit de nos héros, accablés de tout part par des idées sombres et sans issue libératrice.
Et quand j’ai vu Claire, les cheveux déjà plus longs ressemblant à ceux qu’elle portaient à son époque et un verre à la main dans son fauteuil, je l’ai vu comme dans la scène similaire où elle était confrontée à la désolation pour l’adultère de Frank.

On se retrouve à la fin dans un épilogue qui défini déjà la triste suite et que je n’ai pas trop aimé non plus par sa réalisation. Un faux qui m’a dérangé comme le cadavre de Gaellis la tête coupée dans la grotte.. pas d’émotion donc chez moi, si ce n’est que celle de me dire que par son obstination, Claire va à nouveau semer une pagaille pas possible !!!

Merci pour ton beau décryptage Aurèlie, c’est toujours intéressant d’entendre les autres points de vue qui se veulent parfois éclaireurs, cette saison étant assurément très subjective à tout à chacun.